Abstract

A la Renaissance, la transmission orale des textes ne se justifie pas seulement par une tradition qui persisterait parallèlement à l’essor de l’imprimerie : elle trouve un point d’appui dans la redécouverte des traités de médecine des Anciens s’intéressant à la lecture à voix haute. Capable de mieux faire circuler ou libérer les humeurs, la vocifération ou la lecture à voix haute font partie des programmes thérapeutiques à l’œuvre dans l’Antiquité. Rabelais, médecin lui-même, traducteur en latin et éditeur d’Hippocrate et de Galien, n’ignorait sans doute pas ce lien fait jadis entre voix et santé, comme le mode de vie de Gargantua semble le montrer : l’humaniste combine dans ses récits une représentation de la voix empruntée à la rhétorique de l’actio, une représentation anatomique du trajet de la voix dans l’oreille, et une vision thérapeutique des exercices vocaux. Ces différentes représentations concourent toutes à l’épanouissement humaniste du géant. Clément Marot va encore plus loin en donnant un écho de ces traités médicaux dans le « Chant royal de la conception Nostre Dame », renouvelant par là-même l’image du « Verbe » divin et celle de la Vierge Marie.

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