Abstract

Cet article s’intéresse aux œuvres de Marie Guyart, dite de l’Incarnation, fondatrice des Ursulines à Québec, arrivée en Nouvelle France en 1639 et figure incontournable de l’Amérique française. Portée par la vocation pédagogique et apostolique de la Contre-Réforme, ses écrits témoignent d'une difficile conciliation : entre un désir (devoir) de christianiser, se confondant avec une nécessité « d’instruire », c’est-à-dire d’éduquer, de changer l’autre, et la rencontre de ceux ou celles que la différence (spirituelle, morale, sociale) ne rend pas moins dignes d’amour. En m’appuyant sur la Relation de 1654 et sur sa correspondance, j’aimerais analyser la façon dont l’écriture de l’Ursuline nomme et construit cette difficulté, mais la façon aussi dont cette difficulté inquiète autant qu’elle informe l’épreuve du discours. Un tel exercice de lecture, qui fait place aux imaginaires et aux récits dans lesquels Marie de l’Incarnation a puisé ses représentations du « Sauvage », permettra peut-être de réfléchir à la façon dont on peut aborder ce corpus, si bouleversant à bien des égards, sans faire silence sur les malaises que suscitent la description de ces « pauvres gens » dont il faudrait instruire les filles.

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