Abstract

Alors que les souffrances psychiques du travail (stress, burn out , suicide, etc.) n’ont cessé de se développer depuis ces cinquante dernières années, comment les syndicalistes, chargés de défendre collectivement les salariés, s’en sont-ils emparés ? Ont-ils joué un rôle précoce et moteur dans l’identification et la lutte contre ces maux ? Ou, à l’inverse, sont-ils passés à côté de cet enjeu ? Revenant sur l’histoire des mobilisations syndicales contre les souffrances du travail depuis 1945, cet article montre que très tôt des syndicalistes se sont saisis de la question des souffrances psychiques engendrées par le travail. Ils ont joué un rôle essentiel dans la production de savoirs sur ce sujet, mais aussi dans sa politisation. Néanmoins, ces initiatives ont régulièrement rencontré des difficultés pour s’inscrire dans la durée et bénéficier du soutien des directions syndicales. Le thème des souffrances du travail a alterné des phases de visibilité et de reflux jusqu’au début des années 2000. Aujourd’hui, si le sujet est bien installé dans le paysage syndical, il est investi par les directions syndicales comme un levier pour remobiliser les salariés, mais semble toujours susceptible d’être éclipsé par d’autres enjeux.

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