Introduction La biofortification est une strategie prometteuse pour lutter contre les carences en micronutriments en pays defavorises. La mise au point de telles strategies necessite d’etablir la part des carences provenant d’ingeres trop faibles. Une etude a ete realisee dans ce but aupres d’enfants âges de 36 a 59 mois et leurs meres en milieu rural au Burkina Faso. Methodes Une enquete transversale sur echantillon aleatoire de 480 couples mere-enfant a ete effectuee en 2010. La mesure de la consommation alimentaire a ete faite par rappel des 24-heures avec repetition sur un sous-echantillon. Les ingeres ont ete exprimes par la probabilite d’adequation (PA) aux ingeres moyens recommandes pour chaque micronutriment (fer, zinc, vitamine A). Les biomarqueurs seriques des micronutriments ont ete doses chez 180 meres-enfants (diagnostic des carences par rapport aux seuils internationaux). Les relations entre biomarqueurs et ingeres ont ete etudiees par modeles de regression lineaire multiple. Resultats Les PA moyennes pour le fer, zinc et vitamine A etaient respectivement de 49 %, 87 % et 48 % parmi les femmes et de 61 %, 95 % et 58 % chez les enfants. Les prevalences de faibles ferritine, zinc et retinol seriques etaient respectivement de 4,0 %, 39,4 % et 12,0 % chez les femmes et de 1,5 %, 63,7 % et 24,8 % chez les enfants. En modele multivarie, les faibles ingeres n’apparaissaient pas lies au statut biologique, pour aucun des micronutriments consideres. Discussion Des biomarqueurs plus appropries des carences en micronutriments ainsi que des mesures plus precises des ingeres, notamment tenant compte du niveau d’absorption des micronutriments, sont necessaires pour etablir ces relations au niveau individuel.
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