Abstract
Reviewed by: The Great Hanoi Rat Hunt: Empire, Disease, and Modernity in French Colonial Vietnam by Michael G. Vann et Liz Clarke Nhu-Hoa Nguyen Vann, Michael G. et Liz Clarke – The Great Hanoi Rat Hunt: Empire, Disease, and Modernity in French Colonial Vietnam. New York, Oxford University Press, 2019, 288 p. D’une facture classique, The Great Hanoi Rat Hunt se compose d’un récit documentaire d’une longueur de 123 pages sous forme de bande dessinée, suivi d’explications textuelles et de cartes géographiques s’étalant sur 140 pages. Le récit graphique porte sur la microhistoire de la chasse aux rats à Hanoi au début du XXe siècle. Partant de la prémisse que « the Rat campaign was part of a much larger world history of disease, colonial Hanoi can’t be understood in isolation, it was enmeshed in centuries-old networks of trade and labor migration » (p. 7, case 3), [End Page 710] Vann consacre cinq des sept chapitres à examiner et à diagnostiquer les causes originelles — l’ambition colonialiste et le délire de grandeur des administrateurs français tels Paul Bert et Paul Doumer — et immédiates — la création des systèmes d’égouts comme symbole de la civilisation française — qui mènent à la prolifération des rats bruns dont les égouts sont l’habitat par excellence, à l’inévitable épidémie de la peste qui s’ensuit et enfin à l’extermination des milliers de rats bruns à Hanoi. Le récit graphique rend explicite la raison d’être de l’invasion française du Tonkin (aujourd’hui le Nord-Vietnam) : la France ayant pris du retard sur d’autres pays du nouvel impérialisme, notamment la Grande Bretagne, les États-Unis et le Japon, se joint à la compétition par l’entremise du Vietnam afin d’accéder à la Chine et à son opium (p. 43). Dans la partie de l’histoire graphique, la narration linéaire des événements passés ponctuée de retours au présent est une formule efficace pour ce genre de récit. Elle lie la chronologie historique aux explications détaillées et à des dates précises que Vann donne en salle de classe en réponse aux questions de ses étudiants. Cette manière de procéder sert également à introduire un nouveau sujet. De ce point de vue, les objectifs éducatifs de Vann sont manifestement atteints. La microhistoire, pour sa part, sert à illustrer un plus grand enjeu à l’œuvre. L’accent est mis non pas sur la chasse aux rats, mais plutôt sur les actions des hommes politiques français qui transforment la ville de Hanoi ainsi que la vie de ses habitants à tout jamais. Cela s’explique aussi par le fait que Vann utilise principalement des sources françaises — notamment celles des Archives nationales d’Outre-Mer — ainsi que des journaux français de l’époque. Il est donc inévitable et compréhensible que les Vietnamiens soient très brièvement représentés à travers quelques bribes de conversations à mi-voix ou quelques citations de poèmes (traduits en anglais). Il en résulte que la dernière partie annoncée dans sa thèse, soit « The Great Hanoi Rat Hunt illustrates the ways in which the colonial subaltern could resist the power of the colonizing state » (p. 8), est effleurée sans que l'auteur ne s’y attarde trop. L’émeute menée par De Tham, par exemple, est présentée comme l’acte d’un bandit selon la perspective française (p. 64, case 3) plutôt que celui d’un héros historique du point de vue vietnamien. L’histoire graphique se termine par une postface de valeur purement anecdotique montrant, d’une part, l’image du Vietnam actuel avec des motos qui envahissent la ville et signalant, d’autre part, le peu de place qu’occupe le colonialisme français au sein des archives nationales. Il en va de même pour la quatrième section sur la genèse de Great Hanoi Rat Hunt, dans laquelle les anecdotes personnelles de Vann s’avèrent amusantes par endroits sans nécessairement...
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