Abstract

La loi « Morin » relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français est votée en 2010, après une décennie de mobilisations. Si le ministère de la Défense soutient qu’elle facilite l’accès à la réparation, cette loi porte également la promesse d’adosser la décision aux connaissances épidémiologiques relatives au risque radioinduit. Cet article analyse comment les experts scientifiques chargés d’évaluer les dossiers développent et défendent une vision située de la façon dont les victimes doivent être identifiées. Ces scientifiques, loin de subir les tensions épistémiques qui traversent les politiques d’indemnisation des maladies du travail et de l’environnement, sont des acteurs engagés de ces mouvements. En donnant à voir le rôle d’entrepreneurs que certains d’entre eux endossent pour promouvoir un instrument issu de l’épidémiologie, l’article souligne également les conditions qui contraignent cette mise sur l’agenda. Cette contribution montre ainsi comment l’engagement épistémique des experts, caractérisé par un travail de promotion des savoirs jugés pertinents à l’action publique, s’articule à une réflexion autour de la dimension transgressive de leur situation.

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