Abstract

ContexteL’épidémie COVID-19 a contraint les spécialistes à recourir à la vidéo-téléconsultation (VTC) afin d’assurer un lien médical. Les consultations physiques (CP) et les interventions chirurgicales ayant été annulées, la VTC devait être privilégiée. Il n’existe aucune étude française récente portant sur la VTC comme principale solution de consultation. Aussi, nous avons mené une étude prospective afin d’évaluer : 1) la satisfaction des patients ; 2) l’accessibilité et l’avenir de la VTC ; 3) les motifs de refus à la VTC dans ce contexte.HypothèseLa VTC a été appréciée favorablement par les patients.Patients et méthodeNous avons mené une étude prospective monocentrique observationnelle d’une série continue de patients, contactés pendant la période du confinement du 16 mars au 11 mai 2020, leur proposant de modifier le format de la CP en VTC. L’ensemble des patients étaient considérés dans l’étude, qu’ils aient accepté ou non la VTC. Les motifs de refus étaient recueillis lors de la proposition. En cas d’acceptation, le chirurgien envoyait par mail au patient un questionnaire anonyme de satisfaction après la VTC.RésultatsSept cent quatre-vingt-trois CP étaient programmées, 291 VTC ont été réalisées (37,2 %), 408 patients (52,1 %) ont refusé la VTC, 84 (10,7 %) n’ont pu être contactés par téléphone et ont donc été exclus. Le taux d’acceptation à la VTC était de 37 % (291/783). Le taux de participation au questionnaire était de 80,1 % (233/291), dont 2 réponses très partielles non prises en compte dans le reste des analyses, laissant 231 patients en analyse. Il s’agissait d’une première consultation avec le chirurgien pour 28,6 % (66/231) des patients, alors que 71,4 % (165/231) avaient déjà rencontré le chirurgien et, parmi ces derniers, 51,6 % (85/165) consultaient pour un suivi après chirurgie. L’expérience globale de la VTC était cotée en moyenne à 4,3 ± 0,8 sur une échelle de 0 à 5. Au total, 69,7 % (161/231) évaluaient la VTC identique à une CP, mais pour 7,8 % (18/231), l’expérience était plus mauvaise, et pour 3 % (7/231), elle était meilleure ; 19,5 % (45/231) restaient sans avis. Si le choix entre CP et VTC avait été possible pendant ce premier confinement, 72,7 % (168/231) des patients auraient choisi une CP. En revanche, 85,7 % (198/231) choisiront une CP après le confinement. Le groupe ayant refusé la VTC était en moyenne significativement plus âgé (57,8 ± 16,4 ans vs 48 ± 14,4 ans (p < 0,0001)) et habitait à une distance moins importante de l’institution (p < 0,0001), mais il n’y avait pas différence selon le sexe avec 42,9 % d’hommes (175/408) en cas de refus de VTC vs 46,8 % d’hommes (108/231) (p = 0,39)). Le principal motif de refus était la volonté de rencontrer physiquement le praticien dans 65,7 % des cas (268/408). Les patients les plus âgés (≥ 65 ans) ont le plus largement évoqué des problèmes matériels (accès équipement et internet), les patients les plus jeunes (≤ 35 ans) préféraient attendre une CP.ConclusionUn taux élevé de satisfaction a été constaté. Les motifs (articulation, pathologie dégénérative ou traumatique, première VTC, première consultation ou suivi avant ou après chirurgie) n’avaient pas d’influence significative sur la satisfaction. Bien qu’une majorité évaluait la VTC identique à la CP, la population est encore attachée au lien physique lors de la consultation, d’autant plus parmi les plus jeunes. En dehors du contexte épidémique, la CP reste encore le mode de consultation souhaité par une large majorité de nos patients.Niveau de preuveIV ; étude prospective sans groupe contrôle.

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