Abstract
Nous vivons dans l’ère de « l’anthropocène », concept mis au goût du jour par les humanités environnementales pour signifier que l’homme n’est plus « la mesure et le centre de toute chose », comme le prônait Protagoras, mais un élément, déterminant et, surtout, redoutable, d’un vaste biotope. En effet, si les autres éléments de ce système fonctionnaient spontanément dans l’harmonie, les comportements déplacés de l’Homo Sapiens, depuis le néolithique jusqu’à l’ère contemporaine, ont perturbé, et à tout jamais, l’équilibre de ce système symbiotique : réchauffement climatique dû à l’émission des gaz à effet de serre, tarissement des ressources naturelles, causé par leur surexploitation, extermination progressive de la faune et de la flore sauvages… Ipso facto, il s’est avéré que l’homme n’est en fait qu’un être situé au milieu du monde, un vivant parmi les vivants, et non plus l’être « privilégié » de jadis, puisque doué de logos et d’intelligence, placé ainsi qu’il le croyait au centre du monde et à la tête de la pyramide des vivants. Dans une telle situation de vulnérabilité, les sonnettes d’alarmes ont déjà été lancées et les enjeux environnementaux se sont affirmés comme des thèmes centraux dans la réflexion artistique contemporaine, notamment dans la réflexion littéraire, où ils s’imposent en tant que schèmes discursifs prépondérants. Ipso facto, la littérature s’engage, à sa manière, dans le combat écologique avec les moyens qui sont mis à sa disposition. Pour illustrer l’orientation écocentrée de l’écriture contemporaine, nous avons choisi d’analyser le diptyque Rue des Perplexes et Quand passent les âmes errantes de Mohamed Magani sous l’angle respectif d’une double lecture écopoétique et zoopoétique. L’auteur iconoclaste algérien en question a, en effet, osé s’aventurer, sur le terrain encore vierge en Algérie, celui de l’écriture environnementale.
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