Abstract

L'exposition Our Interplanetary Bodies (2017) de Tomás Saraceno questionne notre relation au cosmos dans une perspective phénoménologique et cosmopolitique. Vaste recréation d'un paysage cosmique, l'œuvre apparaît comme un phénomène hybride et artificiel par la fusion des éléments organiques (poussières, grains de météorites, arachnides, soie d’araignée) et des nouvelles technologies (écrans, dispositifs bioacoustiques, algorithmes). Alors que le sublime moderniste burkien était illusionniste et tentait de mettre à distance l'observateur d'une nature terrifiante pour lui faire éprouver un sentiment d'effroi, d'élévation ou de ravissement, l'installation englobe l'individu et le renvoie à sa propre expérience physique et cognitive, ainsi qu'à une expérience renouvelée de l’espace et des sens par l'immersion dans un « cosmos programmé » qui produit néanmoins un sentiment d’élévation face à ce que Lyotard appelait « l’imprésentable » : l’absolument grand, l’absolument puissant.

Highlights

  • Écologie et sublime dans l’œuvre de Tomás Saraceno Our Interplanetary Bodies: Ecology and Sublime in the work of Tomás Saraceno

  • Et cependant le réel était là. » Victor Hugo 1 1 Quels modes de connaissances nous permettent-ils de nous introduire à l’intérieur des phénomènes inobservables qui animent l’univers ? Comment sommes-nous intégrés en tant qu’êtres humains au sein de la toile cosmique ? Existe-t-il des liens invisibles qui nous relient aux multiples entités qui peuplent le monde ? Fasciné par ces interrogations à la frontière entre la métaphysique et la science, l’artiste Tomás Saraceno entend nous sensibiliser dans son exposition Our Interplanetary Bodies à l’ampleur de phénomènes qui outrepassent la perception humaine, lors d’une expérience analogue à celle décrite dans le Promontoire du Songe par Victor Hugo

  • En proposant une expérience d’élévation intersubjective, Our Interplanetary Bodies rend poreuse la limite entre la subjectivité et le cosmos et en appel à un nouvel humanisme fondé sur une vision cosmomorphe du monde

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Summary

Marie Siguier

Référence électronique Marie Siguier, « Our Interplanetary Bodies », Les Cahiers de l’École du Louvre [En ligne], 14 | 2019, mis en ligne le 02 décembre 2019, consulté le 05 décembre 2019. Fasciné par ces interrogations à la frontière entre la métaphysique et la science, l’artiste Tomás Saraceno (né en 1973 à San Miguel de Tucumán, Argentine) entend nous sensibiliser dans son exposition Our Interplanetary Bodies à l’ampleur de phénomènes qui outrepassent la perception humaine, lors d’une expérience analogue à celle décrite dans le Promontoire du Songe par Victor Hugo. L’exposition varie en permanence dans ses contours les plus imprévisibles, nous invitant à détecter des phénomènes sensoriels habituellement non circonscrits par l’appareil perceptif humain grâce à leur intensification au moyen de dispositifs technologiques. Mêlant des présences humaines et animales, des matériaux naturels et technologiques au sein d’un simulacre de cosmos, l’artiste dissout la frontière entre nature, réalité et artificialité

Les visions allégoriques du tissu cosmique
Le bruit du fond du monde
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