Abstract
Comment rendre compte d’une expérience culturelle ratée dans les arts dans l’espace public ? C’est à cette question que tente de répondre l’article en interrogeant les récits d’expériences de ratage des professionnels des arts dans l’espace public à l’échelle européenne. Le terrain d’étude mobilisé pour notre contribution est le projet (UN)COMMON SPACES du réseau In Situ financé par le programme Europe créative. La mise en récit des expériences culturelles vécues par les organisateurs d’événements, les programmateurs et les artistes dans l’espace public fournit une invitation à dialoguer et à faire « communauté de pratiques » dans un espace européen très contrasté et composite. Ainsi, l’action de raconter et de mettre en partage les expériences vécues agit pour rendre ces expériences intelligibles et déchiffrables afin d’avoir une voie d’accès au ratage, à ses causes, aux dynamiques à l’œuvre et finalement à sa normalisation. Raconter, mettre en ordre les événements qui composent les expériences de ratage, leur donner du sens, les comprendre, les partager, c’est mettre la lumière sur la nature à la fois précaire, contextuelle et subjective des causes de l’insuccès pour mieux s’en saisir et apprendre à y faire face, comme nous y invite Samuel Beckett avec ses mots : « D’essayé. De raté. N’importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux*. »*. Beckett (Samuel). 1991. Cap au pire. Traduit par Édith Fournier. Paris : Les Éditions de Minuit. Citation originale : « Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better. »
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