Abstract
Le modèle traditionnel des musées et centres de science (MCS), fondé sur une représentation de la science comme distincte et autonome vis-à-vis du reste de la société, a connu ces dernières décennies des évolutions importantes, à la fois dans ses pratiques, avec la prise en compte de l’expérience des publics et la montée en puissance des expositions, et dans son orientation politique générale, marquée par une ouverture croissante aux questions culturelles, sociales et politiques. Cet article en propose une illustration à travers l’étude de quatre expositions récentes traitant du cerveau et de ses sciences, domaine faisant l’objet d’une attention croissante pour sa portée culturelle et politique. La comparaison de ces manifestations fait ressortir le recours systématique aux registres du ludique et du merveilleux scientifique au service d’objectifs didactiques classiques et de thématiques plus générales. Ce faisant, elle questionne une vision linéaire de la succession des modèles de MCS appréhendés comme des idéaux-types qui seraient caractéristiques d’époques données. Elle montre notamment la manière dont, au sein de ces expositions, s’hybrident conceptions traditionnelles relativement à la diffusion des connaissances scientifiques et dispositifs innovants, en matière notamment d’interactions avec les publics. Elle conduit aussi à réfléchir sur la possible différenciation des pratiques de médiation en fonction de la logique des institutions concernées, et invite ainsi à contextualiser davantage la vulgarisation muséale des sciences dans un espace socialement multidimensionnel.
Published Version
Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have