Abstract
Résumé Dans la France révolutionnaire, au sortir de la Terreur, une controverse divise les anatomistes pour savoir si les têtes tranchées continuent à penser et à sentir pendant quelques instants après l’exécution. Des mouvements du visage ont en effet été observés après la décapitation. De quoi sont-ils le signe ? Qu’est-ce qui survit dans la tête ? L’irritabilité seulement, ou bien aussi la sensibilité, et la conscience ? Avec l’expérience passive que constitue la guillotine, se pose ainsi de façon dramatique le problème du mode d’existence biologique de l’unité de la conscience. À la thèse d’une localisation cérébrale des conditions organiques de la sensibilité et de la conscience défendue par Samuel Thomas Sömmerring s’oppose une redéfinition organique du moi comme résultante harmonique des vies particulières de chaque fibre de l’organisme par Pierre-Jean-Georges Cabanis.
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