Abstract
L’étude de la perception de la couleur (représentations, synesthésie, dénominations, usages et classification) dans des traités de recettes rédigés entre 1520 et 1689, portant sur la fabrication et les étapes de la couleur dans des objets divers (remèdes, fards et majoritairement pierres précieuses) montre que la couleur n’est pas qu’une surface apparente mais aussi une substance sensible en particulier, le blanc et le rouge. Principe d’unité de matières diverses, lorsqu’elle est associée à des signifiés variables et des signifiants, elle devient parfois contradictoire, si bien que la couleur offre aussi un jeu sur la dénomination qui fait d’elle un signe dont le sens est parfois clair, parfois obscur, et en tout cas mobile (azur, vermillon). Le lecteur contemporain ne perçoit donc pas la couleur comme l’artisan de la Renaissance. Enfin comme principe de classification, elle montre un déséquilibre et une hiérarchie des couleurs qui, tout en offrant une structure aux recettes, confère au rouge et à ses nuances une place de choix.
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