Abstract
La mobilisation récurrente de la notion de droits culturels pour définir une orientation centrale des tiers-lieux culturels (TLC) ne permet pas d’appréhender les qualités réelles des enjeux artistiques et esthétiques de ces équipements. Par ailleurs, de nombreuses analyses convergent pour établir un lien entre l’héritage des friches culturelles et les modes de fonctionnement et logiques sociales des TLC. Sur ce double constat, dans une perspective socio-anthropologique, la première partie de cet article met en évidence ce lien entre les friches culturelles depuis les années 1970 et les TLC. Simultanément, il propose d’analyser un rapport à la culture idéal-typique qui les caractérise, appelé ici dionysiaque, en distinction d’une culture institutionnelle appelée, elle, apollinienne. Dans une deuxième partie, le texte analyse comment cette culture dionysiaque s’est diffusée dans les milieux institutionnels du niveau municipal au niveau étatique, pour être intégrée à la labellisation contemporaine des TLC. L’origine politique d’une grande part des TLC, et non plus associative comme c’était le cas pour les friches culturelles, conduit à poser en conclusion l’hypothèse des TLC comme endroit de tension ou d’hybridation entre la logique dionysiaque issue des friches culturelles et la persistance d’une logique apollinienne plus institutionnelle.
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