Abstract
La campagne électorale de 2017 mise en scène par les médias n'a pas ressemblé à une « course de chevaux », ou à un match de boxe. Le traditionnel petit théâtre de la politique a semblé déserter ce monde du spectacle bien codifié pour se couler dans un genre télévisuel à la fois populaire et décriée: la télé-réalité. Enfermés à l'intérieur d'un écran de télévision en permanence branché – en live – sur le récit de la campagne, par les chaînes d'information continue, les acteurs de cette aventure politique sont devenus des stars de la télé-réalité. Les thèmes empruntés à la vie personnelle triomphent, tandis que se multiplient confidences, révélations et scandales. L’émotion s'infiltre partout, les candidats sont éliminés après une série d’épreuves que ne renieraient pas les producteurs de Big Brother ou de Koh Lanta! On est loin, en 2017, du jeu serein et rationnel auquel on pouvait espérer faire jouer les médias, dans ce moment crucial de la vie démocratique française. Avatar d'une « révolution de velours » menée par Emmanuel Macron ou début d'une tendance?
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