Abstract
Si les artes historicæ de la première modernité, reprenant à leur compte une exigence des auctoritates antiques, s’accordent pour demander à l’historien de faire connaître les causes et les desseins des événements, apparaît plus spécifiquement au dix-septième siècle l’aspiration à une histoire des arcana . Le terme peut s’entendre en deux sens, celui des secrets du gouvernement, arcana imperii , selon l’expression de Tacite, et également celui d’histoire secrète: c’est sous le titre d’ Arcana historia que sont publiés en 1623 les Anecdota de Procope. Les deux acceptions peuvent se recouper, dès lors que l’on prête aux événements publics des causes privées. Les appels à une histoire des arcana , qui émanent d’auteurs de sensibilités diverses, témoignent du discrédit dans lequel tombe au dix-septième siècle une histoire purement militaire, et de la préférence alors accordée à une histoire politique, pour laquelle l’œuvre de Tacite constitue un modèle. Pour répondre au goût du public, l’histoire des arcana n’en soulève pas moins des réserves, qui sont à la fois d’ordre moral, d’ordre politique et d’ordre méthodologique. Elle se heurte aussi à des difficultés concrètes, tenant à l’existence de sources à même de révéler les secrets du gouvernement, à leur fiabilité, et à la possibilité d’y accéder.
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