De l’autonomie à la responsabilité : torsion de la langue dans les instructions officielles de l’école maternelle
L’article porte sur la conception de l’autonomie à l’école maternelle et s’appuie à la fois sur une étude des textes officiels de l’Éducation nationale et sur plusieurs recherches menées dans une approche clinique d’orientation psychanalytique, notamment par le recours à des entretiens non directifs avec des enseignants, dont des directrices d’école. L’auteure montre comment le mot « autonomie » est devenu un élément de la novlangue managériale néolibérale et comment il disparaît progressivement depuis 2015 pour laisser place à la notion de responsabilité.
13
- 10.3917/dec.rey.2013.01
- Jan 31, 2013
1
- 10.3917/cdle.056.0159
- Dec 11, 2023
- Carrefours de l'éducation
13
- 10.4000/ree.8103
- Jan 1, 2014
- Recherches en éducation
24
- 10.3917/tele.036.0029
- Jun 1, 2009
- Le Télémaque
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- 10.3917/lsdle.412.0011
- Jun 1, 2008
- Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle
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- 10.3917/dec.cleme.2011.01
- Aug 1, 2011
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- 10.3917/admed.161.0049
- Apr 23, 2019
- Administration & Éducation
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- 10.3917/puf.laugi.2009.01.0219
- Feb 25, 2009
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- 10.3917/rdid.013.0109
- Mar 1, 2012
- Recherches en didactiques
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- 10.3917/eres.benso.2018.01.0247
- Oct 18, 2018
- Research Article
2
- 10.61585/pud-rea-v1n106
- Apr 14, 2022
- Revue d’Étude Africaine
Cette étude porte sur les métaphores prédicatives et la modernité francophone du français dans l’écriture romanesque d’Henri Djombo. Une telle analyse nous oblige à présenter l’intérêt de trois notions : la francophonie, la modernité et la métaphore. Depuis l’époque de Senghor jusqu’à maintenant, la notion de francophonie reste au centre de la vie culturelle et politique des pays africains. Ainsi, beaucoup de travaux considèrent la francophonie comme « la zone d’influence française en Afrique »1, un champ de la linguistique, de la littérature et de la géopolitique. D’autres travaux montrent que l’enjeu de la francophonie repose sur la langue française. Celle-ci est étudiée dans les écoles et utilisée dans toutes les administrations des pays francophones. Les mêmes travaux reconnaissent la prédominance de la langue anglaise, outil puissant pour véhiculer les connaissances dans un public plus large, et pointent les handicaps de la langue française pour les chercheurs africains francophones lors des conférences internationales. La notion de la francophonie tisse aussi un lien avec la modernité. Cette modernité est définie comme une expression de rupture entre les langues africaines et la langue française. Celle-ci est acceptée, dans l’espace francophone, en tant qu’instrument de la modernité. Mais les langues africaines deviennent, pour les francophones africains, un trésor de la tradition et de l’identité. Cette modernité du français est appréhendée comme la production des variétés qui engendrent des innovations dans le champ linguistique de la langue française, investie d’une nouvelle syntaxe, d’une nouvelle variation phonique et d’une nouvelle création lexicale ou d’une nouveauté sémantique. Dans Vocabulaire de la modernité littéraire, Paul Louis Rossi postule la modernité comme la négation « du déjà vu déjà entendu » et ajoute : « La modernité nomme le mouvement des choses, elle postule une invention perpétuelle des formes du monde » (Rossi, 1996 : 104). De plus, on comprend également la modernité des écritures francophones comme une aventure singulière de l’écrivain qui accepte volontairement de dérégler les canons esthétiques de la norme française et renouvelle les usages de la même langue par les techniques nouvelles de calque, de l’appropriation, des emprunts et de la métaphore. En bref, la modernité exprime « l’idée d’une actualisation, d’une volonté de rendre l’art actuel par une rupture avec la continuité antérieure et la tradition » (Fourdrinier, 2013 :233). La production du sens en rupture avec des sens de la tradition française peut se lire comme une modernité des écritures francophones.
- Research Article
- 10.36517/2025n36id95714
- Apr 30, 2025
- Revista Dialectus - Revista de Filosofia
Cet article propose une relecture de Sur le jeune Marx d'Althusser, où il propose une différence entre les oeuvres de jeunesse et celles de maturité de Marx à travers le problème de la distinction entre science et idéologie, notamment énoncé par la question sur le commencement de la science, en l’espèce, la science du marxisme. Néanmoins, à mesure que la science ne peut pas être comprise comme l'autre de l’idéologie, et la science ne peut donc pas se référer à l’idéologie comme son autre, ainsi que le vrai n’est pas l’autre du faux et vice-versa, Althusser tombe dans un grand embarras qui le force à se décaler de ce problème. Parallèlement, lire Marx et opérer la distinction entre les oeuvres marxistes et celles idéologiques ne peut pas se faire par un rapport établi entre intériorité et extériorité, notamment entre le lecteur et l’écriture, ce qui résulte en un problème homologue à celui antérieur. D’où le geste d'Althusser qui insiste sur l’évasion de toutes les mutuelles références entre des représentations et qui va de pair avec celui de Hegel, particulièrement dans sa Science de la logique, à la différence que l’idéologie chez Althusser s'identifiée pleinement à la conscience de soi, d’après l’héritage kantien ou le concept chez Hegel, dans une sorte de circulation permanente. Et la science, ou le problème du commencement du marxisme, apparemment en s’installant en dehors de cette circulation, tel un troisième qui ne s’inscrirait pas dans cette circulation, court le risque d’instaurer une extériorité suffisante pour rétablir la circulation idéologique, ce qui force Althusser à opérer une certaine tournure spéculative à travers Spinoza et sur la notion même de conscience de soi, organiquement liée à la notion de problématique en construction et dont le résultat est un certain impasse concernant le dédoublement analytique du devenir en réel et idéologique qu’exige la notion de déformation afin de traduire l’un en l'autre.
- Research Article
- 10.61850/allj.v8i1.410
- Dec 25, 2003
- AL-Lisaniyyat
La théorie néo-khalilienne a pour point de départ la découverte, chez les plus anciens grammairiens arabes (VIIIe s.) d’une conception très originale que l’on ne retrouve chez les grammairiens arabes de basse époque que sous une forme tout à fait dénaturée (sauf exceptions). Ces anciens grammairiens et notamment al-Khal¢l Ibn Ahmed (VIIIe siècle) ont bien relevé la fonction essentielle du langage à savoir la communication mais ils se sont gardés d’en faire le principe explicatif exclusif des phénomènes linguistiques et ont donc soigneusement dis-tingué ce qui relève uniquement du communicationnel de ce qui ne concerne que la structure interne de la langue. La théorie linguistique élaborée par ces vieux chercheurs a été d’abord analysée pendant de longues années puis reformulée dans un cadre lo-gico-mathématique moderne et fait actuellement l’objet d’une exploi-tation systématique, au niveau de notre Centre, dans différents do-maines. Les grands concepts de la théorie neo-khalilienne 1)La notion de corpus ouvert : les données recueillies par le linguiste ne différent pas de celles du biologiste ou du physicien. Dans tous les cas, la validité s’obtient par le caractère vérifiable de ces données 2) Distinction entre la structure grammaticale et le code, d’une part, et l’usage qu’on en fait dans des actes d’énonciation, d’autre part. 3) La notion de structure dans cette théorie déborde celle du structura-lisme post-saussurien : la structure est ici le résultat de la synthèse de la classe et de l’ordre. 4) Les unités de la langue ne sont pas nécessairement des segments (ou marginalement des accents). IL existe des dénotants abstraits aussi importants que les dénotants segmentaux ou accentuels. Exemple : le schème et la racine d’un élément nominal ou verbal : chacun d’eux dénote un sens en lui-même : la synthèse des deux dénotants donne un segment dont le sens résulte également de la synthèse des deux sens abstraits (et non de leur amalgame ou de leur juxtaposition). Cela est le résultat de l’application systématique du qiyƒs. L’axe syntagmatique est ainsi abstrait (= ne se confond pas avec la chaîne verbale) parce que : 1° il comporte des cases vides. 2° l’ordre des éléments qui le composent n’est pas nécessaire-ment celui de la chaîne verbale. Cette analyse se différencie de la mise en correspondance harissienne par ces deux caractères précisément. 5) D’autre part, les transformations qui constituent ici les passages progressifs d’une séquence à d’autres plus complexes selon des règles très précises (ajouts localisés, avec ou sans alternance exclusive, com-binaisons selon certains schèmes, changement de position, etc.) génè-rent elles-mêmes les items de la langue contrairement à la grammaire générative (1957 et 1965) où la génération relève d’un 1er système qui n’est qu’une axiomatisation simple de l’analyse en C.I.
- Research Article
- 10.4000/12wh6
- Jan 1, 2020
- Archipélies
Comment envisage-t-on le métissage dans la Caraïbe ? À première vue, on pourrait s’attendre à ce que la notion de mélange y prédomine sous tous les termes possibles, à commencer par être aux fondements de l’identité culturelle, ici enfin appréciée dans sa pleine hétérogénéité. Or en réalité, les récits prolifèrent, et ne se résument guère à une voix prédominante, telle celle du mouvement créoliste. Basé sur un terrain récent encore en cours dans le milieu littéraire martiniquais (2016-2019), ce texte se penche sur les différents discours en (co)présence, les principales critiques à la notion de créolité, ainsi que sur ce que la « génération » de la post-créolité semble plutôt proposer.
- Book Chapter
- 10.17184/eac.8116
- May 30, 2024
Dans cette contribution, nous tenterons d'avancer la notion de performativité distribuée à partir d'une production artistique située à mi-chemin entre la performance, l'art interactif, le net art et le bio art, telle que l'installation "Sensible" du collectif Estudio Biopus (Buenos Aires). Cette approche vise à soulever, d'une part, les continuités historiques, sémantiques et conceptuelles qui peuvent être identifiées entre cette génération d'artistes-designers et l'héritage des happenings tels qu'ils se sont développés en Argentine. D'autre part, la notion de performativité distribuée nous permettra d'éclairer davantage la relation entre spectateur-acteur, technologie, interactivité, réalité augmentée, immersivité, caractérisant le panorama contemporain des arts performatifs.
- Research Article
- 10.4312/vestnik.16.7-19
- Dec 23, 2024
- Journal for Foreign Languages
L’article se propose d’examiner le potentiel descriptif de la notion métalinguistique de «mot». Considérant les critères grammaticaux, la notion de mot ouvre d’abord la question de délimitation entre l’analyse morphologique et syntaxique des structures linguistiques. Le mot écrit semble présenter moins de complexité définitoire, puisqu’il est apparemment facile de discerner visuellement une suite continue de graphèmes entre deux blancs. Même si les critères morphosyntaxiques semblent moins obscurcissants à l’écrit, il est dans la nature de l’orthographe d’hésiter parfois à déterminer l’extension du mot comme unité graphique. A long terme, c’est l’usage qui provoque des changements que les prescriptions systémiques choisissent ou refusent d’adopter. La supposition sémantique avançant que le mot – en tant qu’unité de signification autonome – se réfère à un segment particulier de la réalité extralinguistique n’est guère plus précise: le cas des noms composés (porte-manteau, quatre-vingts, grand-mère etc.) problématise ces unités sémantiques de façon à ce que l’observateur doit argumenter si leur structure consiste en un mot ou deux. La réflexion du mot pose très concrètement la question du rapport entre la langue et son usage. Il semble que, pour définir le mot, il faut impérativement prendre en compte les manifestations orales de l’usage linguistique et privilégier l’analyse de l’accentuation. Même si le découpage en segments accentuels n’affecte pas l’unité lexémique, ce qui d’ailleurs est le plus souvent le cas des langues à accent non-fixe, le mot (ou du moins le mot phonétique) est une unité de sens que l’accent permet de reconnaître. Le mot est donc aussi définissable comme une unité accentuelle.
- Research Article
- 10.4000/gaia.4069
- Jan 1, 2023
- Gaia revue interdisciplinaire sur la Grèce Archaïque
Riche d’enjeux esthétiques, éthiques, religieux et politiques, la notion de choralité, associant voix et danse, dans le temps et l’espace, fonde l’art de Pindare. Après les mots du chœur et de la danse (χορός, χορεύω ; μέλπομαι, μολπά ; ὄρχημα ; κῶμος, κωμάζω), on étudie le jeu entre deixis et multisensorialité, en particulier kinesthésie, et entre mesure harmonieuse et irrégularité sublime, au début de deux Olympiques : Ol., VI, 1‑28 (sur le rapport danse / poésie – architecture) et Ol., IX, 1‑29 (sur les liens de la performance dans la cité du vainqueur, par le chœur chantant-dansant, avec la première performance, à Olympie, accompagnée du « chant d’Archiloque »). Une approche orchestique des poèmes à la fois les enrichit et les rend plus sensibles.
- Research Article
- 10.14428/regardseco2007.01.02
- Oct 12, 2018
- Regards économiques
La mise en place du nouveau plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs en juillet 2004 fut l’objet de controverse. Ce plan a été abondamment débattu lors de son introduction par le ministre Vandenbroucke. Les syndicats considèrent qu’il introduit une "chasse aux chômeurs" dans un contexte où les emplois vacants sont trop peu nombreux. L'opposition au programme a surtout été vigoureuse en Wallonie et à Bruxelles, des régions où le taux de chômage est le double de celui de la Flandre. A l'opposé, les organisations patronales considèrent que ce plan est un ingrédient essentiel de toute politique de réduction du chômage. Ils observent que leurs postes vacants ne sont pas pourvus en dépit de taux de chômage importants. Ils affirment dès lors que certains chômeurs ne désirent pas occuper un emploi et que donc une forme de contrainte est nécessaire. Nous avons voulu examiner cette problématique de manière objective afin que le débat puisse s'appuyer sur un argumentaire solide.
 Dans ce numéro de Regards économiques, nous présentons les résultats d’une recherche que nous avons menée afin d’évaluer l’impact du nouveau plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs, dans sa phase de lancement, sur l’insertion en emploi de chômeurs indemnisés âgés de 25 à 29 ans.
 Quels sont les ingrédients principaux du plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs ?
 Le plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs a introduit des changements simultanés majeurs dans le cadre du système d’assurance-chômage et de l’accompagnement des chômeurs en Belgique. Ils sont de trois types :
 
 Avant la réforme de 2004, l'article 80 de la réglementation de l'assurance-chômage imposait, sous certaines conditions, une fin de droit à l’indemnité aux chômeurs cohabitants de longue durée. Le gouvernement fédéral a choisi de remplacer cet article par un nouveau système plus équitable qui puisse en même temps assurer la viabilité d’un système d’assurance-chômage à durée illimitée. L’ONEM est autorisé non seulement à contrôler la disponibilité des chômeurs indemnisés à l’égard du marché du travail, mais aussi à contrôler lui-même l’intensité de l’effort de recherche d’emploi. Il s’agit de la procédure d’Activation du Comportement de Recherche d’emploi (ACR) qui consiste en des entretiens individuels périodiques durant lesquels un facilitateur évalue les activités de recherche d’emploi des chômeurs indemnisés. Un élément essentiel de cette procédure est l’envoi d’une lettre d’avertissement environ 8 mois avant le 1er entretien en vue d’informer le chômeur indemnisé de ses obligations et de la procédure d’ACR.
 Le contrôle de la disponibilité des chômeurs indemnisés à l’égard du marché du travail a été accentué à travers un échange de données (relatives aux refus d’emploi, de participation à des politiques régionales, etc.) beaucoup plus systématique entre les services publics de l’emploi (VDAB, FOREM, ORBEM) et l’ONEM.
 Les services publics de l’emploi ont renforcé l’accompagnement de tous les chômeurs (de courte et de longue durée) par une série de politiques actives : entretiens individuels de diagnostic, parcours d’insertion, aides à la recherche d’emploi, formations, etc.
 
 Quel est l’objet de notre étude ?
 Puisqu’un certain recul est indispensable à l’évaluation, nous avons évalué les effets du plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs dans sa phase de lancement et, dès lors, pour le public qui le premier est entré la procédure d’activation du comportement de recherche d’emploi : les Chômeurs Complets Indemnisés inscrits obligatoirement comme Demandeurs d’Emploi (CCI-DE), qui sont âgés de 25 à 29 ans et qui ont reçu la lettre d’avertissement de l’ONEM entre juillet et octobre 2004 car ils viennent d’atteindre leur 13ème mois de chômage (qui est la durée seuil de chômage à laquelle l’ONEM avertit les chômeurs indemnisés de la procédure d’ACR).
 Nous avons évalué les effets du plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs sur la reprise d’emploi de ces chômeurs. Pour cela, nous comparons le taux de sortie du chômage vers l’emploi
 
 de CCI-DE âgés entre 25 et 29 ans (notre «groupe cible» décrit ci-dessus) et
 de chômeurs semblables mais qui n’ont pas été avertis en raison d’un âge légèrement supérieur à 30 ans (notre «groupe de contrôle»).
 
 La méthode d’évaluation que nous exploitons dans cette étude ne permet pas d’évaluer les effets du plan au-delà de 10 mois après l’avertissement. En effet, les chômeurs d’un âge légèrement supérieur à 30 ans sont concernés par la procédure d’ACR dès le 1er juillet 2005 et sont donc susceptibles de recevoir eux aussi un avertissement de l’ONEM à partir de cette date.
 Hormis en fin de période d’analyse, les jeunes de moins de 30 ans n’ont pas encore participé au premier entretien à l’ONEM. La lettre d’avertissement est donc la seule composante de la procédure d’ACR dont nous pouvons évaluer les effets. Seul le FOREM a choisi d’offrir un accompagnement spécifique aux chômeurs avertis par l’ONEM. Pour la Région wallonne, nous évaluons alors l’effet combiné de la lettre d’avertissement et d’actions d’accompagnement. Le fait qu’on ne puisse pas évaluer l’effet de mesures d’accompagnement à l’ORBEM ou au VDAB ne signifie pas que ces deux services de l’emploi n’offrent aucun accompagnement pour les jeunes chômeurs. Cette impossibilité découle simplement du fait qu’une offre d’accompagnement spécifique n’a pas été mise en place pour les chômeurs de moins de 30 ans avertis par l’ONEM.
 La littérature internationale montre que l’envoi d’une lettre d’avertissement fait partie intégrante des politiques d’accompagnement et de suivi des chômeurs, et que des changements, parfois importants, de comportement en matière de recherche d’emploi peuvent découler de l’annonce d’un programme obligatoire du type de l’ACR belge. Ce programme pourrait donc accélérer l’insertion en emploi dès le moment où le chômeur est averti de la nouvelle procédure de suivi. Le faible nombre de chômeurs ayant participé à un entretien durant notre période d’analyse ne signifie donc pas que notre évaluation porte sur une partie secondaire du nouveau dispositif instauré en Belgique.
 Quels sont les résultats principaux qui se dégagent de notre étude ?
 1.En Flandre et en Wallonie, le plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs a un effet positif clair sur la sortie du chômage vers l’emploi pour certains groupes seulement. Il s’agit:
 
 des chômeurs très éduqués. Ainsi un CCI-DE de moins de 30 ans qui est diplômé de l’enseignement supérieur et qui réside en Wallonie (resp. Flandre) avait-il 40 % (resp. 43 %) de chances d’avoir trouvé un emploi cinq mois après l’avertissement de l’ONEM; en l’absence du plan cette probabilité n’aurait été que de 29 % (resp. 32 %). L’augmentation relative de la probabilité d’emploi est donc substantielle : au bout de cinq mois, le plan d’accompagnement et de suivi a permis de relever la probabilité d’emploi de 38 % (resp. 35 %).
 
 et en Wallonie seulement,
 
 des chômeurs qui ont connu une expérience récente d’emploi
 des chômeurs qui résident dans une sous-région où le chômage est plus faible
 des femmes
 
 Pour les autres groupes de chômeurs (peu diplômés, n’ayant pas connu d’expérience de travail récente, résidant dans des sous-régions où le chômage est élevé, hommes), les effets du PAS sont faibles et souvent proches de zéro.
 2. Par le supplément de démarches de recherche d’emploi, le risque de sanction, etc. associés à l’ARC, les entretiens d’évaluation annoncés dans la lettre d’avertissement sont donc perçus comme contraignants par le chômeur indemnisé et l’incitent à intensifier sa recherche d’emploi ou à modifier son attitude face aux offres d’emploi avant la survenance du 1er entretien. Toutefois, l’accentuation de l’effort de recherche induite par la lettre ne s’avère clairement efficace que pour certains groupes, en particulier ceux dont le profil est plus favorable à l’embauche.
 3. En Wallonie, l’effet mesuré combine celui de la lettre et d’actions spécifiques d’accompagnement du FOREM. Alors qu’il est généralement plus difficile de trouver un emploi en Région wallonne, la similitude de l’effet du plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs en Wallonie et en Flandre s’explique sans doute par ce soutien spécifique du FOREM.
 4. Le PAS a notamment pour effet de stimuler la sortie du chômage vers des emplois à temps partiel faiblement rémunérés en Flandre, où il n’y a pas eu d’accompagnement individualisé spécifique à la réception de l’avertissement. Un tel phénomène n’est pas observé pour les chômeurs wallons qui ont bénéficié d’un tel accompagnement. La menace de contrôle et de sanctions, sans accompagnement spécifique du service public de l’emploi, pourrait ainsi inciter des chômeurs à abaisser leurs exigences à l’embauche.
 5. Contrairement aux deux autres Régions, le PAS n’a pas pour effet de stimuler la reprise d’emploi des jeunes chômeurs indemnisés résidant à Bruxelles.
 Quelles sont nos recommandations d’actions à prendre pour rendre plus efficace le suivi et l’accompagnement des chômeurs en Belgique ?
 Soulignons d’abord que, pour nous, un contrôle du comportement des chômeurs indemnisés n’est pas une mesure à préconiser pour elle-même mais pour rendre le système d’assurance-chômage plus juste et efficace (cf. ci-dessous). Par ailleurs, un système de contrôle ne peut favoriser l’insertion en emploi que s’il s’accompagne d’autres actions régionales (aides à la recherche d’emploi, formations, etc.) ou fédérales (stimulation de l’offre d’emplois via des réductions ciblées du coût de travail, etc.).
 1. Un système de contrôle du comportement des chômeurs indemnisés permet de rendre le système d’assurance-chômage plus juste et efficace
 La durée d’indemnisation dépend de nombreux facteurs sur lesquels un chômeur particulier n’a guère d’emprise. Mais, cette durée dépend aussi de ses choix en matière d’effort de recherche d’emploi et d’acceptation d’offres d’emploi. En effectuant ces choix, le chômeur n’a pas de raison de prendre en compte le coût des indemnités pour la collectivité. Aussi son effort de recherche est-il spontanément inférieur au niveau désirable du point de vue collectif. De même, ses exigences face aux offres sont-elles spontanément trop élevées. Il est donc souhaitable d’exercer un contrôle du comportement des chômeurs. En agissant de la sorte, on incite les chômeurs, qui sont capables de trouver un emploi par leurs propres moyens, à quitter le chômage plus rapidement. Ainsi, on libère des ressources financières pour renforcer la protection sociale de ceux qui n’ont pas cette capacité. Autrement dit, le contrôle des chômeurs ne trouve son sens qu’au service d’une meilleure protection sociale du chômeur. Nous énonçons ci-dessous des conditions nécessaires pour qu’il en soit ainsi.
 2. Le contrôle doit porter sur des actions vérifiables, comme les refus d’emploi convenable
 Selon nous, il faut supprimer la vérification de preuves écrites de démarches de recherche d’emploi dans la procédure d’ACR de l’ONEM. L’évaluation de dispositifs similaires dans d’autres pays nous enseigne que des entretiens brefs et axés de facto sur le contrôle administratif d’indicateurs de démarches vérifiables de recherche d’emploi se révèlent généralement peu efficaces à réinsérer les chômeurs dans l’emploi. Ces indicateurs (candidatures écrites à des offres d’emplois, etc.) n’informent en effet qu’incomplètement de l’activité de recherche. Le risque d’erreur de jugement par le facilitateur est en outre notable. L’incitation à collationner des preuves de démarches formelles peut enfin détourner les demandeurs d’emploi de canaux de recherche informels (recours à des relations, etc.), le cas échéant plus efficaces en termes de remise à l’emploi. Le contrôle effectué par les facilitateurs de l’ONEM devrait donc plutôt se concentrer sur des actions vérifiables, comme le refus d’une offre d’emploi convenable.
 3. Pour que le contrôle du refus d’offres d’emploi convenable soit un instrument efficace d’activation du comportement de recherche, plusieurs conditions doivent être remplies :
 
 
 
 une définition précise de la notion d’emploi convenable, c’est-à-dire l’emploi que le chômeur ne peut pas refuser. Le sens de la notion d’emploi convenable est explicité dans la législation du chômage. Il n’est pas possible de la codifier en prenant en compte tous les cas de figure possibles. Il n’empêche qu’une définition aussi précise que possible s’impose sous peine d’arbitraire et/ou de procédures juridiques longues et coûteuses;
 une transmission régulière et individualisée d’offres d’emploi par les services publics de l’emploi régionaux (dès l’inscription comme demandeur d’emploi);
 une transmission efficace des données relatives aux comportements d’acceptation et de refus d’emploi par les services publics de l’emploi régionaux à destination de l’ONEM;
 informer le chômeur, dès le début de sa période d’indemnisation, des règles. Comme le montre cette étude, un avertissement peut en effet avoir un impact positif sur les sorties du chômage vers l’emploi si le système de contrôle est crédible.
 
 
 
 4. Un système de contrôle ne peut se concevoir qu’après une certaine durée d’indemnisation et que pour les chômeurs jugés autonomes dans leur recherche d’emploi
 Le contrôle du refus d’offres d’emploi convenable ne devrait intervenir qu’après un entretien individuel d’orientation avec un conseiller du service public de l’emploi régional. Il faut toutefois éviter d’intervenir trop tôt dans l’épisode de chômage – avant 6 mois de chômage - car on risque alors de gaspiller des ressources collectives en ne laissant pas le temps à ceux qui le peuvent de sortir seuls du chômage. Selon le profil et les besoins du chômeur, l’entretien individuel pourrait déboucher soit sur une recommandation de recherche d’emploi autonome, soit sur la participation à programme d’accompagnement spécifique. La procédure de contrôle ne s’appliquerait qu’aux chômeurs indemnisés jugés autonomes dans leur recherche d’emploi. Les autres deviendraient concernés par la procédure de contrôle au terme de leur programme d’accompagnement.
- Research Article
5
- 10.54648/erpl2010072
- Oct 1, 2010
- European Review of Private Law
Abstract: The term ‘good faith’ or rather ‘objective good faith’ is the ‘king clause’ of People’s Republic of China (PRC) law. This is also tied to the value system implied by the Chinese term chengshi xinyong. This article offers an analysis of the Chinese term and how the PRC courts utilize the principle, which is a neologism from the 1931 Republican Civil Code, much influenced by German and Japanese laws. The introduction of the term in 1931 was meant to strike a balance between modernity and traditional Chinese values and ‘good faith’s’ collective quality was considered instrumental to social justice. Socialist interpretation does not necessarily lead to particularly original solutions: The use of the notion of ‘good faith’ in a judicial context is consistent with the judicial practice in several countries belonging to a Western legal tradition. However, ‘good faith’ is often placed alongside traditional Chinese criteria such as ‘reasonableness’ and ‘fairness’, and as such ‘good faith’ is frequently used to achieve the end of ‘justice’ in specific cases, leading the author to conclude that the application of rules borrowed from Western legal cultures, in several cases, seemingly mirrored solutions developed within the Chinese tradition. Résumé: La notion de ‘bonne foi’, ou plutôt de ‘bonne foi objective’, est une notion clé du droit de la République Populaire de Chine (RPC). Cette notion s’inscrit dans le système de valeurs que recouvre le terme chinois ‘chengshi xinyong’. Le présent article offre une analyse de cette notion de droit chinois et de la manière dont les cours de la RPC utilisent ce principe, un néologisme introduit en 1931 par le Code civil républicain et fortement infl uencé par les droits allemand et japonais.
- Book Chapter
- 10.51926/iste.9194.ch10
- Mar 1, 2025
L'objet de ce chapitre est de passer en revue les notions de base de la statistique : tableaux, représentations graphiques, paramètres de position et de dispersion. Ensuite, une modélisation élémentaire, telle que l'ajustement linéaire, est présentée en détail, de même que la notion de corrélation. Cette modélisation est ensuite appliquée aux séries chronologiques.
- Research Article
- 10.54563/lexique.1795
- Dec 6, 2024
- Lexique
Cet article s’inscrit dans le cadre général des études des variétés spécialisées de la langue, ici l’anglais, pour ce qui concerne le domaine de l’économie, et plus précisément les sous‑domaines du management des entreprises et de la finance. Le constat d’un foisonnement récent de termes ayant pour dénominateur commun les notions de responsabilité et de durabilité a servi de point de départ à la démarche adoptée. Bien que l’étude d’une langue ne puisse se limiter à l’examen de termes, ces derniers constituent une porte d’entrée privilégiée vers l’histoire des idées dans un domaine de la connaissance, et vers la culture et les pratiques d’une communauté donnée, pour peu que l’on adopte une approche diachronique et contextuelle. L’enquête menée sur deux horizons temporels différents (en termes de décennies et de siècles) souligne l’avantage d’un regard rétrospectif pour mieux comprendre les phénomènes présents et enrichir les connaissances des domaines et milieux concernés. Les pistes explorées permettent aussi d’envisager la notion de variabilité des termes comme une richesse, puisqu’elle constitue un indice quant à l’évolution d’un domaine spécialisé, disciplinaire ou professionnel. L’axe diachronique permet de suivre le cheminement complexe des idées qui ont abouti à l’apparition des termes, ainsi que l’itinéraire qu’ils empruntent ensuite et qui nous renseigne aussi sur l’évolution de la société, et sur la façon dont les milieux spécialisés répondent aux nouvelles normes et aux attentes du public.
- Research Article
- 10.25965/interfaces-numeriques.5402
- Apr 18, 2025
- Interfaces numériques
Cet article propose de s’intéresser à la notion de bien-être, en retenant les applications mobiles comme terrain d’exploration, et dans l’objectif de mieux comprendre les représentations, les fonctionnalités et les motifs d’utilisation qui y sont associés. La question du bien-être est articulée aux notions de dispositif et d’hypermodernité, et s’inscrit dans une approche qualitative qui s’appuie sur un corpus composé de données relatives au discours (contenu éditorial), au fonctionnement (activités, interface, etc.), et aux usagers (avis en ligne) de deux applications pionnières (Fabulous et VOS). Les résultats montrent que ces applications mobiles sont des dispositifs socio-numériques dont le fonctionnement se base sur l’autothérapie pour soutenir des utilisateurs présentant des symptômes vécus comme éprouvant au quotidien (anxiété, dépression, faible estime de soi, etc.), sans pour autant questionner les causes de ce mal-être. Bien que ces applications présentent un potentiel qui peut stimuler l’autonomie et un ressaisissement de soi, leurs usages tendent à souligner les paradoxes et les troubles existentiels qui caractérisent l’individu hypermoderne tout en conduisant à un repli sur soi.
- Research Article
- 10.17118/11143/22557
- Mar 17, 2025
- Cahiers de recherche en politique appliquée
Si la notion de polycrise est devenue à la mode et est de plus en plus mobilisée dans la littérature scientifique, celle-ci est assez peu souvent décortiquée et réfléchie dans son opérationnalisation. Ce numéro spécial s'inscrit comme l'un des premiers efforts collectifs réalisés par le Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les risques et les crises (LIRIC) depuis son lancement. Par les contributions de personnes étudiantes, ce numéro vise à amorcer des réflexions sur le concept de polycrise dans les milieux universitaires et au sein de la francophonie. Cette introduction présente le contexte d’émergence de la notion, ainsi que ses récents développements, pour poursuivre avec les objectifs et les apports des contributions étudiantes. Enfin, quelques pistes sont esquissées pour poursuivre les réflexions autour de la polycrise.
- Research Article
- 10.62339/jlc.v2i01.116
- Mar 5, 2021
- Langues & Cultures
Nous exposons dans cet article une analyse de la notion de mouvement et plus précisément le mouvement du sens. Le changement de catégorie de mots entraine un changement de sens. Donc, un passage d’une signification à une autre. Tous ce que nous venons de dire provoque un mouvement et un dynamisme dans les langues. Cette notion fait appel à d’autres notions comme la polysémie verbale. Nous allons focaliser notre étude sur le rapport entre le changement de catégorie et le changement de sens. L’objectif est de délimiter le rapport entre la polysémie et la polycatégorisation. Ces deux phénomènes appellent un autre phénomène linguistique traité comme fondamental c’est la notion de polysémie verbale. Cette notion est connue par sa complexité. La notion de mouvement du sens présente d’une part une source de vie de la langue et d’autre part, elle est considérée comme une source d’ambiguïté vu la multiplicité de significations. Abstract We present in this article an analysis of the notion of movement and more precisely the movement of meaning. The change of word category brings about a change of meaning. So, a shift from one meaning to another. All that we have not just said causes movement and dynamism in languages. This notion appeals to other notions such as verbal polysemy. We will focus our study on the relationship between the change of category and the change of meaning. The objective is to delimit the relationship between polysemy and polycategorization. These two phenomena call for another linguistic phenomenon treated as fundamental, namely the notion of verbal polysemy. This notion is known by its complexity. The notion of movement of meaning presents on the one hand a sour.
- Research Article
- 10.3917/rip.310.0105
- Dec 24, 2024
- Revue internationale de philosophie
Cet essai entend lire Benedetto Croce et Robert Brandom en parallèle, à travers la centralité de la notion d’expression dans l’esthétique de Croce et dans la sémantique de Brandom. Après une première section répondant à certaines objections préliminaires à cette opération herméneutique, l’analyse est développée en deux sections successives. Tout d’abord, les divergences et les convergences entre les deux auteurs concernant la pertinence épistémologique du concept d’expression sont identifiées. Dans les deux cas, l’accent est mis d’une part sur l’articulation comme caractéristique indispensable de l’expression et d’autre part sur la normativité qui distingue clairement l’acte expressif de la simple extrinsécation (« estrinsecazione »). Ensuite, l’accent est mis sur une caractéristique sociale et politique, explicitement non élitiste, des deux auteurs, en quoi réside aussi leur actualité. L’acte expressif, dans ses manifestations esthétiques (Croce) et conceptuelles (Brandom), met effectivement en lumière des structures affectives et cognitives qui, par cet acte seulement, deviennent l’héritage commun d’un sentiment et d’une pensée partagée.
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0055
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0191
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0083
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0151
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0125
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0189
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0097
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0013
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0111
- Sep 17, 2025
- Connexions
- Research Article
- 10.3917/cnx.123.0175
- Sep 17, 2025
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