Abstract

De récents développements des études africaines concernent un nouveau type de source correspondant à l’émergence d’un phénomène original, en Afrique au XIXe siècle, à savoir la naissance d’une correspondance épistolaire privée. L’auteur analyse cet aspect dans l’Érythrée italienne. Un nombre énorme de lettres (la plupart étant écrites en amharique, le Tegreñña demeurant une exception) furent adressées par des « sujets » coloniaux à l’administration italienne et furent stockées dans deux centres d’archives différents, en Italie et en Érythrée, montrant ainsi que la correspondance était un phénomène nouveau en Afrique coloniale. L’existence d’une correspondance privée en Érythrée italienne nous informe sur l’attitude politique des Érythréens envers l’administration coloniale et nous révèle également de nombreux aspects de la vie quotidienne. Elle offre, en outre, un matériau biographique qu’on rencontre rarement dans la littérature. L’auteur examine l’importance de cette documentation non publiée et non exploitée, laquelle atteste de l’extrême variété et complexité des peuples colonisés.

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