Abstract

Cet article se penche sur la posture énonciative construite dans l’œuvre de non-fiction de David Foster Wallace, et ce que celle-ci implique dans le processus traductif. En effet, le discours wallacien commente sans cesse sa propre construction, et cette langue réflexive, en retour perpétuel sur elle-même, déstabilise notre perception du réel en train de s’écrire. À ce titre, la non-fiction de Wallace constitue un projet d’énonciation spécifique, qui implique de se camper soi-même en personnage de l’exégèse. Cette posture auctoriale singulière, entre effacement et théâtralisation de soi, fiabilité et faillibilité, appelle en retour une réflexion sur la posture du traducteur – choisira-t‑il de déjouer le risque de la glose ou embrassera-t‑il la pulsion exégétique qui figure précisément au cœur du dispositif textuel ? Les problèmes traductologiques examinés ne concerneront ainsi pas tant ce qui résiste à la traduction que le degré de minutie dans lequel le traducteur choisira de s’engager pour expliciter le foisonnement du texte source. Incorporer cette réflexivité au geste traductif, que l’on peut déjà comprendre par essence comme un retour critique sur le texte, reviendrait alors à actualiser le projet de Berman, où la traduction assumera de devenir « critique et commentaire d’elle-même ».

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