Abstract
Le débat entourant la réforme du mode de scrutin au Canada est présenté comme un choix entre des valeurs opposées, mais tout aussi valables, qui sont incarnées ou produites par divers systèmes de scrutin, généralement représentés comme des compromis. L’élément central d'un tel discours, c'est que le choix retenu, quel qu'il soit, entraînera inévitablement des avantages tout autant que des coûts (p. ex, des résultats plus proportionnels, mais une moins grande représentation locale, ou des majorités plus stables au pouvoir, mais une moins grande compétition entre les partis). Pourtant, ce qui frappe à l'examen de cette approche, c'est le peu d'opérationnalisation de ces revendications fondées sur la valeur et le manque de données probantes pour les corroborer. Puisque le débat public sur les choix politiques produit de meilleurs résultats en présence d'une source immédiate de données probantes, qui aide les participants à évaluer les revendications contradictoires, ainsi que les avantages et les coûts potentiels, l'absence de soutien empirique à ces échanges est profondément problématique. Pour remédier à ce déficit d'information, le présent article cherche à opérationnaliser la signification concrète des valeurs alléguées en appui aux divers modes de scrutin possibles dans le débat canadien, et ce, en quatre volets : la complexité du scrutin, la stabilité du gouvernement, la représentation locale et le principe de responsabilité représentative, puis explore les données comparatives sur leur fonctionnement et leurs conséquences afin d'en évaluer la légitimité.
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